Pour un artiste, la plus grande récompense est certainement de pouvoir partager sa musique avec le public, et Hugh Laurie ne semble pas déroger à la règle.
Fort de ses deux albums et d'une première tournée triomphale, Hugh Laurie a repris la route, accompagné de ses musiciens "The Copper Bottom Band". Son tour, s'il a commencé par la Grande Bretagne, passe également par la France où ce 12 juillet 2013, il a posé ses flight cases à l’Amphithéâtre de Lyon (69).
Arrivées en début d'après-midi pour profiter de la ville, ma sœur et moi, venues de notre Auvergne natale, avons commencé notre périple lyonnais par le parking réservé aux tours bus et l'entrée des artistes. Nous l'apprendrons plus tard dans la soirée, Monsieur Laurie et ses musiciens sont arrivés un peu plutôt que nous et sont directement rentrés dans l'immense bâtiment. Pas de rencontre avant le spectacle donc, mais une petite photo des tours bus, histoire de dire "on les a vus". Notre repérage est fait pour l'après-concert.
De retour de notre "petite balade", nous prenons place dans la file d'attente qui commence à s'agrandir devant l’Amphithéâtre. Les places étant numérotées, les gens sont relativement tranquilles, pas de bousculade, même pas devant la petite boutique du chanteur, où l'on pouvait acquérir pour quelques euros les albums, bien sûr, des T-shirts et autres goodies.
Nous entrons enfin dans la salle de spectacle et nous sommes surprises par la beauté du lieu : une salle en arc-de-cercle avec une scène où des rideaux de broqua rouge, grands ouverts, laissent voir les instruments déjà installés. L'ambiance est posée : blues et cosy.
On nous demande alors nos tickets pour nous mener à nos places. Et nous découvrons avec joie que nous sommes placées très près de la scène, au 3ème rang dans le Carré d'or. Notre plaisir est à son comble, enfin, presque...
L'attente commence et nous mettons à profit ce moment fébrile pour faire connaissance avec nos voisins et faisons une jolie rencontre, avec Bettyann, son ami, et Paul aperçu un peu plus tôt devant l'entrée des artistes.
Puis, enfin, les lumières s'éteignent, le silence se fait et une voix grave nous parle, en anglais. C'est lui. Trop émue, j'avoue ne pas avoir retenu ni compris ce qu'il nous dit... honte à moi ! Et ce sont les musiciens qui entrent sur scène sous les applaudissements nourris de la salle, comble. Place au blues. C'est au rythme du Copper Bottom Band que Hugh Laurie fait sont entrée par la droite de la scène, avec des "pas de danse" qui n'appartiennent qu'à lui et qui entrainent des applaudissements nourris et les rires du public.
Le chanteur rejoint son piano, à gauche de la scène, et se met à nous parler, beaucoup, mélangeant le français et l'anglais (que je comprends cette fois, mon émotion des premiers instants ayant fait place au plaisir d'être là). Il faut le reconnaitre, Mister Laurie est bavard. Il nous rappelle, non sans malice, "I was an actor, you know that ?" puis continue "Imagine if a pilot said, 'Until a couple weeks ago I was a dental hygienist,'"
Il nous explique finalement que nous pouvons chanter avec eux puis se reprend et, parodiant un spectateur, énonce "J'ai acheté les billets, vous pouvez chanter" !!! et tout le monde rit de bon cœur, car au fond il a raison, c'est lui qu'on est venu entendre chanter.
Les chansons s'enchainent "Iko Iko", "Let the good time roll" (traduisez laisse le bon temps aller et non pas "le bouton", comme il comprendra suite à la traduction d'une spectatrice du 1er rang), et "Evenin'" issue du dernier album.
Hugh Laurie l'a annoncé dès le début, c'est son spectacle et celui du Copper Botom Band et du blues ; et en effet, il laisse la part belle aux musiciens. Sister Jean McClain et Gaby Moreno, les choristes (excusez du peu) investissent le centre de la scène et entament "What kind of man are you" avec des voix chaudes et puissantes, un régal pour les oreilles qui vous atteint en plein cœur.
Les titres s'enchaînent, rythmés par les remarques plus amusantes les unes que les autres de Hugh Laurie qui fait preuve d'un sens de l'humour que certains ne lui connaissaient pas. Il n'est pas timide et partage beaucoup. Il a besoin de nous parler, de nous communiquer son amour du blues et des musiciens. Ces musiciens qui justement rivalisent joyeusement de solos plus époustouflants les uns que les autres : batterie, guitare, trombone, contre-basse, clarinette, saxophone et autre harmonica. La musique est généreuse et les musiciens inspirés!
Tour à tour, Hugh et ces demoiselles occupent le devant de la scène, jusqu'au Tango endiablé "The kiss of Fire" où Gaby se laisse entraîner par Sir Laurie dans une danse romantique et passionnée . Le public est au anges et je souris jusqu'aux oreilles (m'imaginant, fugacement, à place de la jolie Gaby ; ben quoi, on a le de droit de rêver non ?!).
Hugh Laurie a la bougeotte, il est derrière son piano, grimaçant de plaisir sur le solo slide de la Télécater, puis il est debout, le temps de quelques mouvements dont lui seul a le secret, derrière son micro. Il danse, il se remet au piano et se relève bientôt pour prendre sa vieille Martin acoustique, en tombant la veste tant son "agitation" lui donne chaud.
Ce n'est pas tout ça, mais il ne faudrait pas déroger à la tradition ! Un homme, trench sur les épaules et plateau en argent à la main, entre sur scène. Sur son plateau "du jus de pomme" ou peut être du Whisky. "Nous faisons ça depuis que nous nous sommes rencontrés, et depuis on le refait à chaque fois qu'on joue, boire un verre tous ensemble, c'est une sorte de superstition" nous dit Hugh, en anglais dans le texte, "santé" ponctue-t-il en français, le sourire aux lèvres, sous les sifflets gentils de la salle, "on boit pour vous".
Puis ces Messieurs, après les fabuleuses voix de Gaby Moreno et Sister Jean McClain, se
prennent au jeu du chant acoustique, un micro pour quatre, une guitare
et des voix en harmonie. C'est décidément un vrai spectacle de musiciens
et ça fait du bien !
Déjà presque deux heures de show et la dernière chanson, "Green Green Rocky Road", vient poindre le bout de son nez. C'est sous un tonnerre d'applaudissements qu'Hugh Laurie et le Copper Bottom Band quittent la scène.
Alors qu'ils reviennent très vite pour les traditionnels rappels, une foule de spectateurs s'est massée devant la scène, dans la bonne humeur. La musique reprend et la foule danse au rythme de la batterie sous le regard amusé de Sister Jean McClain qui se trémousse avec elle. Nous restons à nos places car nous trouvons normal que ceux placés tout au fond puisse les voir de près, mais nous sommes debout, comme toute la salle d'ailleurs et nous aussi, nous dansons et tapons dans nos mains. L'ambiance est festive, tellement festive qu'Hugh nous gratifiera non pas de trois rappels comme au Grand Rex de Paris deux jours plus tôt, mais de quatre !
C'est finalement après plus de 2h15 de spectacle qu'Hugh tire sa révérence, me laissant les yeux pleins d'étoiles et les oreilles remplies de blues !
A la sortie de la salle, nous reprenons
nos esprits et retrouvons Bettyann et toute la petite troupe
d’irréductibles fans pour tenter d'attraper une photo avec Hugh Laurie
ou un autographe. Nous attendrons un moment devant la sortie des
artistes, mais la sécurité de la salle, pas très commode ni aimable en a décidé autrement, et nous donne des
informations volontairement fausses, pour permettre aux artistes de partir à
l'abri des regards. Nous aurons tout de même la chance de voir sortir vers nous le guitariste et le contrebassiste (ici en photo).
Tant pis, la rencontre se fera une autre
fois ! De toute façon pour moi, l'essentiel n'est pas là. J'ai eu la
chance d'assister à un fabuleux spectacle avec de merveilleux musiciens
et un Hugh Laurie, sublime, en très grande forme.
Vive le blues ! Merci "The Copper Bottom Band" et merci Monsieur Hugh Laurie.
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Crédit photos : Kay Mariposa 2013 et Paul Olinger 2013
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Extraits vidéos du concert
Prises de vues et Montage par Olinger film production
tous droits réservés 2013
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